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Résolument moderne, la mise en scène de Laetitia Gonzalbes est aussi finement ciselée que l’adaptation qu’elle a réalisée du chef-d’œuvre de Léon Tolstoï. Avec quelques emprunts à Maupassant et Jean Fournée. Il est question de sentiments et de respect de l’autre, ou plutôt de rejet. Dans le roman original, Anna, d’abord épouse fidèle de Karénine, succombe au charme du comte Vronsky. Ce que la société ne tolère pas. Anna se suicide. Ici, Anna se laisse emporter par l’amour d’une femme, Varinka. Une talentueuse peintre bohème. Le scandale est décuplé. Pour rappeler aussi que, dans le monde du XXIe siècle, les amours homosexuelles sont parfois cruellement bannies. La Tchétchénie en est un insupportable exemple européen. Sur la scène, Peggy Martineau est une belle Anna, très crédible, forte et faible à la fois, accompagnée par Maroussia Henrich, David Fischer et Samuel Debure.
L'Humanité
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Gérald Rossi